Amarrage
Amarrer son bateau permet de l'immobiliser pendant une escale. Lors de cet amarrage votre bateau va subir les assauts des vagues (clapot, ressac vagues des autres navires), du courant, du vent.
Amarrer un multicoque est aussi simple qu'un autre bateau. La largeur importante impose des points d'ancrage différents, mais la technique reste identique. On amarre le bateau avec gardes et contre-gardes, puis si vous prévoyez rester plus de quelques heures, des amarres aux points des flotteurs les plus éloignés du ponton.
Un dessin valant souvent mieux qu'un long discours, nous allons vous représenter plus bas catamaran et trimaran amarrés dans les cas les plus représentatifs. Pour plus de compréhension nous avons représenté les aussières pour un arrêt provisoire en rouge auquel il faudra ajouter pour les escales les plus longues les bouts représentés en bleu.
Si les longueurs de vos amarres le permettent, doublez les afin de pouvoir les larguer sans avoir à descendre de votre bateau.
Lorsqu’il n’est pas possible de s’amarrer à un taquet d'amarre, privilégiez un tour mort et 2 demi-clefs à la place d'un nœud de chaise. Cette fixation est plus facile à défaire sous tension.
Lors d’une longue escale, faites 1 ou 2 tours morts sur les taquets ou bite d’amarrage pour limiter le ragage.
Les aussières
Définition
Les aussiéres ou amarres sont les cordages qui permettent l'amarrage ou le remorquage des bateaux. Selon leurs positions elles portent des noms différents :
Les gardes :
- garde montante = empêche le bateau d’avancer
- garde descendante = empêche le bateau de culer (aller en marche arrière)
Les pointes :
- pointe avant = empêche l'avant du bateau de s’éloigner du quai
- pointe arrière = empêche l'arrière du bateau de s’éloigner du quai
Les traversières :
- Traversière avant = empêche l'avant du bateau de s’éloigner du quai.
- Traversière arrière = empêche l'arrière du bateau de s’éloigner du quai.
Contrairement aux monocoques, sur les multicoques de par leur grande largeur on privilégie les traversières aux pointes.
Les choisir
Les aussières seront les anges gardiens de votre bateau quand il sera amarré, c'est elles qui le protégeront d'un naufrage éventuel. La confiance pour ces bouts de ficelle devra être totale. Charge de rupture, allongement, longueur, doivent être sélectionnés avec attention.
Le choix du tressage
3 torons : Le cordage 3 torons est économique et très facile à épisser. Souvent utilisé pour les les lignes de mouillage, il n'est pas trés élastique.
8 torons : Le cordage 8 torons est naturellement antigiratoire et anticoque, il est facile à épisser sur chaîne et est utilisable sur guindeau, ce qui le rend idéal pour les lignes de mouillage sur les bateaux équipés de guindeaux.
Amarre tressée : Les amarres tressées sont très souples et moins encombrantes que les cordages toronnés de même résistance, mais souvent moins faciles à épisser. Ces doubles tresses sont plus résistantes à l’abrasion et au ragage. Elles peuvent être creuses ou avec une âme.
Le Diamétre
Selon la fonction vos aussiéres auront des tailles différentes. Ci-joint un tableau indicatif d'un fabricant d'aussières :
Taille du bateau en mètres | Poids du bateau en tonnes | Amarrage | Mouillage |
---|---|---|---|
+/- 8 | 2 | 08 ou 10 | 12 |
4 | 12 | 14 | |
+/-10 | 5 | 12 | 14 |
7 | 14 | 16 | |
+/-12 | 8 | 14 | 16 |
11 | 16 | 18 | |
+/- 16 | 12 | 18 | 20 |
Au mouillage
En multicoque, c'est la technique d'amarrage la plus spécifique. Fardage important, plan anti-dérive souvent réduit, multiplication du nombre de coques sont autant de points qui diffèrent de vos voisins monocoques de mouillage. Mal amarré au mouillage, votre bateau se promènera au fil du vent et des courants et zig-zaguera. Outre le fait que ce soit désagréable, ce comportement peut être dangereux : le bateau dans ses déplacements peut percuter un autre bateau au mouillage ; en tirant dans un sens inapproprié ou par à-coup il peut faire chasser l’ancre.
La patte d'oie
L'utilisation d'un patte d'oie va limiter fortement ces déplacements. Il faut la considérer comme obligatoire. L'idéal est de disposer d'une patte d'oie spécifique à votre bateau : deux bouts de même longueur chacun équipé d'une boucle adaptée aux taquets d'amarrage d'avant et des oeils (eh oui, en nautisme on ne dit pas des "yeux" !) pour y fixer un manille. Sans ce matériel, il est possible de prendre deux bouts différents et de les ajuster afin d'avoir une longueur égale sur les deux brins, mais c'est plus long à mettre en place.
Plus la patte d'oie sera longue, plus elle sera efficace, mais il n'est pas toujours possible d’installer une grande longueur et il est compliqué d'avoir plusieurs pattes d'oie à bord. Le bon compromis semble se situer lorsque les deux brins de la patte d'oie forment un angle de 60°. Les bouts constitutifs de la patte d'oie devront avoir un maximum d'élasticité afin d'amortir les à-coups.
Ajouter des amortisseur d'amarres sur les deux brins permet de limiter les à-coups liés aux rafales de vent et diminuer l'énergie cinétique pour moins solliciter le mouillage.
Il ne faut pas installer un bout en plus du câblot pour faire une patte d’oie. Ce bout va finir par glisse et perdre les avantages de la patte d’oie
Utiliser son pied de mat comme taquet d’amarrage pour éviter d’avoir à sortir la patte d’oie. Ca risque de casser le pied de mat.
La patte d'oie en catamaran
Sur un catamaran, la fixation de la patte d'oie se fait sur les taquets d'amarrage des étraves. En cas d'absence,on peut éventuellement se fixer pour un mouillage de courte durée sur les fixations de la martingale, mais ces fixations ne sont pas toujours prévus pour travailler dans ce sens, et vous risquez d'abimer quelque chose. Si vous devez pratiquer régulièrement cet amarrage, il est conseillé d'ajouter un taquet sur chaque flotteur en cas d'absence de ces derniers.
La patte d'oie en trimaran
Fixer une patte d'oie sur un trimaran pose parfois problème, car peu de flotteurs de trimaran sont équipés de taquets. En revanche, ils sont souvent équipés de pontets pour les barbers du bout dehors, sur lesquels il est possible de fixer la patte d'oie. En cas de doute sur le tenue de ces fixations, nous conseillons de garder la tension principale sur l'amarre de la coque centrale afin d'alléger celle exercée sur les fixations des flotteurs.
Avant de mettre son ancre à l'eau, il faut toujours garder à l'esprit que les multicoques n'évitent pas toujours comme les monocoques.
Dans les lieux ou les courants sont présents, il est préférable de remonter dérive(s) et safran(s) pour limiter les bruits ainsi que les déplacements intempestifs.
Le long d'un ponton ou d'un quai
Pour un escale courte, l'amarrage classique avec gardes et des contre-gardes peut suffire.
Si l'on souhaite rester plus longtemps ou si le vent se lève, il est impératif d'ajouter des traversières et éventuellement des pointes pour limiter le débattement du bateau sans avoir à souquer trop fermement les amarres. Ainsi amarré, le bateau bouge peu sans être bloqué contre le quai et l'on préserve le franc bord des flotteurs et les pare-battages.
Lieu à marée
L'amarrage à quai dans un lieu à fort marnage demande une vigilance de tout instant, car il faut ajuster réguliérement la longueur des amarres au gré des flots, ce qui peut nécessiter de mettre en place des quarts la nuit.
Si le temps est beau avec un vent latéral léger qui pousse contre le quai, il est possible de s'amarrer pour un court arrêt avec des traversières de grandes longueurs sans y toucher. Il faudra toute fois rester attentif aux changements de conditions.
La longueur idéale des traversières correspond à trois fois la hauteur du quai à marée basse.
Sur un Catway
Ce petit ponton perpendiculaire au ponton général, permet de monter et descendre à bord plus facile. Les multicoques ne présentent pas de spécificités pour l'amarrage sur un catway ; gardes, contre gardes et traversières sont disposés de manière classique.
En pendille
Très pratiquée dans le ports méditerranéens, cette technique permet dans les ports à faible marnage d'optimiser les places de port en supprimant les catways. Pour se passer du catway, le bateau sera amarrer de manière classique côté ponton, et s'amarrer à une pendille côté bassin Monter et descendre à bord nécessite de disposer d'une passerelle.
L'amarrage en pendille combine les techniques du catway et du mouillage. Il faut installer des gardes et des traversières côté ponton, et s'amarrer comme sur un mouillage côté bassin.
Il est plus facile de s'amarrer avec l'arrière vers le ponton. La manoeuvre est simplifiée.
A couple
Si vous devez mettre plusieurs multicoques à couple, l'idéal est de positionner les bateaux par ordre de grosseur, avec le plus gros côté ponton et le plus petit à l'extérieur.
L'amarrage se fait comme sur un ponton, mais il faut installer les traversières jusqu’au ponton pour stabiliser le bateau.
Avant de s'amarrer à couple d'un autre bateau il est courtois de demander l'accord au skipper du bateau qui va vous recevoir comme hôte. Pour aller à terre, on ne passe pas par le cockpit mais par l'avant du bateau pour déranger le moins possible vos voisins. Voir l'article Savoir vivre à bord pour plus d'information.
Protection
Comment positionner les pare-battages
Si vous accostez avec votre bateau avec la ou les jupes vers un ponton ou un quai, utilisez un pare-battage plat qui ne remontera pas et continuera de protéger votre bateau correctement.
Laisser son bateau seul sur du long terme
Laisser son bateau seul sans surveillance pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines demande un minimum de préparation. L'idéal est d'avoir une personne prés de votre bateau qui peut aller vérifier les amarres et protections avant et aprés chaque coup de vent.
-
Les amarres doivent être tendues sans être raides pour éviter les à-coup.
-
Les pare-battages doivent être positionnés, des deux côtés du bateau et réglés à la bonne hauteur. (privilgégiez les pieds des chandeliers que les filiaires pour fixer vos par-battages)
-
Les manilles et les chaînes sur les pontets sont à proscrire. L’acier use l’aluminium, détériore le pontet, le fragilise et il peut céder sous la force du vent.
-
Sécurisez les parties mobiles (Bômes, panneaux solaires).
-
Réduisez au maximum le fardage (Tauds, capotes, bâches, voiles).
Larguez les amarres
Avant de larguer les bouts observez lesquels sont tendus ou détendus. Les bouts tendus sont ceux qui tiennent le plus bateau, il faudra donc finir par ceux là.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire